Comme toutes activités extérieures et sciences de terrain, la paléontologie présente des risques inhérents à sa pratique. Afin de réduire ces risques considérablement, des procédures simples et des attitudes responsables sont à respecter.

Il faut savoir que la zone la plus dangereuse pour le paléontologue reste la carrière. Ce lieu aménagé par l’homme, pour y extraire des matériaux nécessaires à l’économie est hostile aux amoureux de nature qui ne prennent pas le temps d’évaluer les risques.

 

La sécurité et la conscience du danger sont d’une importance capitale.

Voici donc quelques mesures de bon sens à respecter :

-   Ne JAMAIS fouiller seul en carrière, car en cas d’accident, cela peut être fatal.

-   Prévenir un membre de sa famille ou un ami de l’endroit où l’on se rend.

-    Ne JAMAIS sous-caver un niveau. Si la chute de quelques mottes de terre dans un  jardin n’est pas dangereuse,  la chute d’un bloc de calcaire ou de plusieurs mètres cube de sable sont bien souvent la cause d’accidents mortels.

-   Porter un casque, des lunettes de protection, des gants et éventuellement des bottes de sécurité. Ces équipements peuvent permettre d’éviter des blessures corporelles.

-    Eviter au maximum de fouiller près des parois. Des éboulements peuvent se produire et ensevelir rapidement un homme.

-   Dans les sablières, outre le front de taille particulièrement instable, des sables mouvants peuvent être présents.

-   En clair, il faut savoir observer son environnement et évaluer les risques, dès que l’on pose le pied sur un terrain.

Il est recommandé de préférence d’allez fouiller dans un cadre associatif, qui permettra de bénéficier de l’expérience des passionnés, tout en découvrant des merveilles de la nature, en apprenant de nombreuses choses et en étant couvert en terme d’assurance.

Enfin et dans tous les cas, il faut absolument obtenir l’autorisation du propriétaire privé (carrier, agriculteur, viticulteur…) ou public (collectivités territoriales) en leur demandant les zones dangereuses à éviter, car personne ne connait mieux le site que celui à qui il appartient.

Sur ce point, qui est aussi une vaste question, chacun possède sa méthode. Cependant, les techniques de préparation diffèrent radicalement en fonction de la nature du terrain. En effet, le sous-sol d’où provient le fossile va déterminer la méthode de nettoyage la plus appropriée.

-          Dans un premier temps, il ne faut jamais oublier que les fossiles récoltés par les paléontologues amateurs peuvent servir et servent beaucoup plus souvent qu’on le pense, à des études menées par des spécialistes. A cette fin, la préparation ou le traitement réalisé doit être dans la mesure du possible réversible.

-          Dans un second temps, il faut avoir à l’esprit que certains traitements vieillissent mal et finissent par colorer ou altérer le fossile. Il faut donc dans la mesure du possible (et si la robustesse du spécimen le permet) éviter de protéger trop « chimiquement » les spécimens.

Nous vous présenterons donc ici, le traitement classique des restes fossiles que nous avons l’habitude d’extraire dans les faluns du Miocène.

I)                    L’extraction :

Sur zone, une fois le fossile apparu dans la couche, l’extraction doit être méticuleuse. Dans un premier temps : il faut dégager « les abords » du spécimen afin de prendre la mesure de sa taille et aussi de son état de conservation. Une fois les dimensions du spécimen révélées, il faut extraire le fossile le plus souvent sur bloc. Concrètement cela consiste à ne dégager qu’une partie du reste, pour le traiter ultérieurement à la maison. A cette fin, nous conseillons vivement de créer un sillon tout autour du fossile. Lors de ce dégagement, il est recommandé de ne jamais donner de coups de burin en direction du fossile, car l’onde de choc provoquée, même minime, peut endommager ce dernier. Une fois le spécimen bien isolé dans sa gangue sédimentaire, on peut débuter son extraction. Il faut ensuite l’emballer dans une mousse ou dans du papier d’aluminium, afin de le protéger durant le transport.

II)                  Le nettoyage :

Dans la grande majorité des cas, les fossiles sont relativement fragiles, du fait qu’ils ont conservé leur coquille originelle. Le nettoyage sous l’eau est donc de préférence à éviter. Seul certains spécimens particulièrement robustes le supportent. Il est plutôt préférable de laisser sécher les spécimens dans un premier temps. Ensuite, le travail consiste à enlever la gangue sédimentaire à l’aide de pinceau fin et d’une aiguille montée sur manche (type outil de dentiste). Dans certains cas, le fossile est tellement abimé qu’il est préférable de le laisser sur sa gangue et de ne dégager qu’une partie seulement.

III)                Renforcer ses fossiles :

Une fois le fossile bien dégagé, il est temps de penser à le renforcer pour le protéger des mauvaises actions du temps. Pour cela, il est conseillé de faire un mélange d’acétone et de colle (colle inflammable). Cette opération doit être effectuée en extérieur et loin de toute source de flamme ! Cette solution d’encollage est à manipuler avec précautions.

On imbibe le fossile et sa gangue dans cette solution puis, on le ressort dès qu’il ne réagit plus en produisant de petites bulles. Il faut ensuite le laisser sécher plusieurs jours sur un support qui n’adhérera pas au spécimen encollé. Si après le séchage un voile blanc apparaît à la surface du spécimen, c’est que la concentration de colle était trop forte. A ce moment-là, il suffit de replonger le fossile dans une solution moins concentrée ou même directement dans l’acétone pour dissoudre ce voile.

Après toutes ces opérations, il ne reste plus qu’à ranger votre spécimen correctement identifié au sein de votre collection !