Sur ce point, qui est aussi une vaste question, chacun possède sa méthode. Cependant, les techniques de préparation diffèrent radicalement en fonction de la nature du terrain. En effet, le sous-sol d’où provient le fossile va déterminer la méthode de nettoyage la plus appropriée.

-          Dans un premier temps, il ne faut jamais oublier que les fossiles récoltés par les paléontologues amateurs peuvent servir et servent beaucoup plus souvent qu’on le pense, à des études menées par des spécialistes. A cette fin, la préparation ou le traitement réalisé doit être dans la mesure du possible réversible.

-          Dans un second temps, il faut avoir à l’esprit que certains traitements vieillissent mal et finissent par colorer ou altérer le fossile. Il faut donc dans la mesure du possible (et si la robustesse du spécimen le permet) éviter de protéger trop « chimiquement » les spécimens.

Nous vous présenterons donc ici, le traitement classique des restes fossiles que nous avons l’habitude d’extraire dans les faluns du Miocène.

I)                    L’extraction :

Sur zone, une fois le fossile apparu dans la couche, l’extraction doit être méticuleuse. Dans un premier temps : il faut dégager « les abords » du spécimen afin de prendre la mesure de sa taille et aussi de son état de conservation. Une fois les dimensions du spécimen révélées, il faut extraire le fossile le plus souvent sur bloc. Concrètement cela consiste à ne dégager qu’une partie du reste, pour le traiter ultérieurement à la maison. A cette fin, nous conseillons vivement de créer un sillon tout autour du fossile. Lors de ce dégagement, il est recommandé de ne jamais donner de coups de burin en direction du fossile, car l’onde de choc provoquée, même minime, peut endommager ce dernier. Une fois le spécimen bien isolé dans sa gangue sédimentaire, on peut débuter son extraction. Il faut ensuite l’emballer dans une mousse ou dans du papier d’aluminium, afin de le protéger durant le transport.

II)                  Le nettoyage :

Dans la grande majorité des cas, les fossiles sont relativement fragiles, du fait qu’ils ont conservé leur coquille originelle. Le nettoyage sous l’eau est donc de préférence à éviter. Seul certains spécimens particulièrement robustes le supportent. Il est plutôt préférable de laisser sécher les spécimens dans un premier temps. Ensuite, le travail consiste à enlever la gangue sédimentaire à l’aide de pinceau fin et d’une aiguille montée sur manche (type outil de dentiste). Dans certains cas, le fossile est tellement abimé qu’il est préférable de le laisser sur sa gangue et de ne dégager qu’une partie seulement.

III)                Renforcer ses fossiles :

Une fois le fossile bien dégagé, il est temps de penser à le renforcer pour le protéger des mauvaises actions du temps. Pour cela, il est conseillé de faire un mélange d’acétone et de colle (colle inflammable). Cette opération doit être effectuée en extérieur et loin de toute source de flamme ! Cette solution d’encollage est à manipuler avec précautions.

On imbibe le fossile et sa gangue dans cette solution puis, on le ressort dès qu’il ne réagit plus en produisant de petites bulles. Il faut ensuite le laisser sécher plusieurs jours sur un support qui n’adhérera pas au spécimen encollé. Si après le séchage un voile blanc apparaît à la surface du spécimen, c’est que la concentration de colle était trop forte. A ce moment-là, il suffit de replonger le fossile dans une solution moins concentrée ou même directement dans l’acétone pour dissoudre ce voile.

Après toutes ces opérations, il ne reste plus qu’à ranger votre spécimen correctement identifié au sein de votre collection !